« MON MÉTIER C’EST LA NUIT » – INTERVIEW DE WALLY STRYK
Suite au déconfinement, la vie reprend peu à peu en France. Si la plupart des entreprises ont repris leur activité, en télé travail ou en présentiel (si la première option n’est pas possible), d’autres en revanche sont toujours à l’arrêt. Le secteur événementiel, même s’il représente une part non négligeable dans le PIB du pays, est toujours en stand-by et il est urgent que la situation revienne à la normale. Nous avons donné la parole à Wally Stryk, artiste et acteur de la nuit, pour mieux comprendre ce que vivent en ce moment les indépendants.
Salut Wally Stryk. Peux-tu nous présenter ton activité et ton ton implication dans le secteur événementiel ?
J’ai plusieurs casquettes : je travaille pour la marque Denon, je fais des démos de matériel et j’interviens dans les écoles de DJ. À côté de ça je suis DJ et compositeur de musique électronique, organisateur d’événements, boss du label breton Hermine, je m’occupe du festival les Électros de Quiberon et je suis également prestataire de sonorisation.
Comment se déroule ton quotidien depuis l’arrêt du secteur suite aux mesures de confinement imposées à la mi-mars ?
J’étais en tournée pendant 4 mois avec ma chérie à l’étranger et nous sommes rentrés de vacances une semaine avant le confinement. Prendre autant de liberté et ne plus en avoir a été difficile mais je n’ai pas chômé. Je me levais, je faisais de la musique, je faisais un peu de sport, je devais gérer le festival et tout ce qui s’en suit. C’est frustrant parce que j’ai préparé le festival tout l’hiver et j’ai du tout décommander au printemps. Quand tu es indépendant le travail se gère sur le moyen terme, même si le confinement est terminé il faut gérer la suite. D’autant plus que c’est une année électorale, c’est difficile de s’organiser.
Quel est ton état d’esprit suite aux décisions prises ce week-end concernant une probable réouverture des discothèques en septembre ?
C’est honteux tout simplement. L’été c’est le fort de l’événementiel, là où le secteur fait son plus gros chiffre d’affaire, où les indépendants travaillent le plus. Le secteur a toujours été stigmatisé, les politiques n’ont jamais eu confiance. À ce stade les fêtes illégales vont se multiplier.
Comment vois-tu l’avenir de ton entreprise ?
J’ai des aides de l’État mais impossible pour moi de me projeter sereinement sur l’année prochaine. C’est frustrant car je travaille depuis la rentrée de l’année dernière sur le calendrier 2020 et je manque de visibilité vis-à-vis de l’actualité et de cette année électorale. J’espère que la situation sera rétablie lorsque les aides s’arrêteront.
Hermine Records – Le Catalogue
Photo : © FFH Photographie