SCOPITONE 2018 : INTERVIEW JEAN-MICHEL DUPAS

Directeur artistique de Scopitone, nous avons eu le privilège de rencontrer Jean-Michel Dupas, l’un des piliers du festival nantais.


Depuis quand travailles-tu pour Scopitone ?

J’y travaille depuis sa création en 2002, ça fait donc 17 ans, dont une édition annulée. Ça fait déjà quelques années mais c’est toujours aussi enrichissant.

Quelle est ton point de vue sur la scène électro française aujourd’hui ?

Cette scène a toujours été depuis le début une des scènes les plus fortes sur la scène internationale. Depuis l’époque Daft Punk dans les années 1990, jusqu’à cette année avec un nombre impressionnant de jeunes talents, la scène n’a jamais été aussi riche, aussi diversifiée et aussi talentueuse. On s’exporte plus facilement à l’étranger, par exemple 80% des artistes français qui vont jouer à Coachella sont des artistes électro. La french touch a été une vraie locomotive et aujourd’hui quand je vois des artistes comme NSDOS, Sentimental Rave, je me dis que la scène n’est pas prête de s’arrêter. Même si l’industrie musicale a mis beaucoup de temps à s’apercevoir de son potentiel, la musique électro est définitivement dans notre vie quotidienne.

Comment vois-tu ton travail de programmateur ?

La programmation c’est totalement subjectif : on peut prendre des avis ou mieux, voir des artistes sur scène. Pour l’édition 2018 de Scopitone nous avons pris des artistes qui marquent une époque, plutôt actuelle avec Paula Temple, plutôt old school avec Luke Slater même s’il est encore aujourd’hui une vedette du genre. Sans compter la nouvelle génération qui est très inventive. Nous essayons de sortir de l’image d’un festival qui a de gros headliners, en travaillant une programmation différente même s’il nous arrive d’avoir des artistes en commun avec d’autres festivals. C’est un mélange de tout mais surtout d’échanges entres événements, d’agents qui proposent de très bons projets, de confiance également. Ce qu’il reste à la fin c’est la prise de risque.

Scopitone 2018 était basé sur une parité totale …

C’est bien d’en parler mais nous n’avons pas travaillé la programmation sur ce contexte précis. Nous avons écouté les projets, nous les avons sélectionné et c’est à la fin que nous avons réalisé cette parité. C’est tant mieux car ça montre que les femmes ont autant de talent que les hommes, que ce soit la californienne Onyvaa, la française Sentimental Rave ou la belge Wwwater.

Est-ce que tu penses à la vingtième édition de Scopitone ?

Pas du tout ! Nous pensons pour le moment à la prochaine édition. Scopitone a toujours été dans des cycles : on a fait quelques années à la Trocardière, on est revenu en ville, on est arrivé aux Nefs depuis 2012 et on se dit juste qu’ on arrive au bout de ce cycle. Tout reste à réinventer ; on a toujours aimé changer et on pense que c’est le moment de démarrer un nouveau cycle.

Tu travailles aussi au Printemps de Bourges ?

Je suis à la direction artistique du festival depuis maintenant 3 ans, anciennement programmateur depuis une dizaine d’années. C’est une autre vision de la musique mais toujours aussi intéressante car la programmation est composée à 60% de jeunes artistes. Même s’il y a quelques artistes électro qui viennent, c’est une autre ambiance mais ces deux casquettes me vont complètement !