COUP DE PROJECTEUR : ÖND
Lorsqu’on découvre la scène rennaise de l’extérieur, votre nom apparaît souvent en tant qu’une des meilleures associations locales. Votre roster, vos événements et votre gestion du volet artistique forment une entité unique qui semble toute récente alors que l’aventure a démarré il y a déjà quelques années. Quelle est votre vision de l’événementiel ?
L’aventure a en effet commencé il y a plus longtemps lorsque nous organisions des évènements sous le nom de Midweek. Nous avons pris un tournant avec ÖND, le but était et est de faire sortir la musique du contexte de l’évènementiel, du club. Nous essayons de nous axer sur des projets à la fois physiques, comme les événements dont nous essayons de varier les formats au maximum. Mais nous nous investissons également dans des projets de recherche et de découverte, notamment avec notre émission de radio sur C-lab ou les différentes collaborations que nous avons pu faire.
Avant tout nous voulons amener au public des choses qu’il ne serait pas allé voir, ou dont il ignorait l’existence auparavant. Preuve en est avec Viktor Kalima, notre dernière trouvaille finlandaise rencontrée au cours de nos errances dans les tréfonds d’Internet.
L’association est composée de plusieurs personnalités qui sont habituées à jouer à la fois en solo mais aussi en back to back. Qui officie sous le drapeau ÖND pour la saison actuelle ?
Au sein du ÖND Soundsystem il y a certes des artistes bien implantés comme Cordeiro, Antoine Pamaran, Sineli ou Vanadís.
Cependant, le but de notre association est également de permettre à de plus jeunes artistes de voir le jour. C’est ainsi que des artistes comme Eendracht, KØD ou Case ont pu émerger et se forger une identité propre et cela en toute liberté. L’étendard ÖND est voué à évoluer et nous ne pouvons pas encore prédire dans quel sens. Comme pour beaucoup de choses, nous fonctionnons au coup de coeur.
Les lieux rennais ne manquent pas mais ce sont surtout au Chantier et à l’Antipode que vos événements s’installent. Quelle est votre histoire avec ces deux bastions électro ?
Nous ne sommes pas tout à fait d’accord avec le constat que les lieux rennais ne manquent pas. Les lieux existants sont pour la plupart dédiés à un certain format et il est souvent difficile d’accéder à des lieux différents. La musique électronique n’est malheureusement pas toujours bien perçue et ses manifestations aux yeux du grand public ne font pas toujours l’unanimité.
A l’Antipode comme au Chantier, nous nous sentons libres d’exprimer nos envies, nos folies. Le Chantier a toujours été notre repaire, pour nos réunions, pour écouter de la bonne musique. En plus de cela, Morgane, la présidente y travaille depuis 2 ans ce qui renforce cette impression de deuxième maison.
Cela fait maintenant 4 ans que nous officions dans la salle de l’Antipode. Malgré le temps, c’est toujours un réel plaisir de travailler avec son équipe. Dans cette salle, tout paraît possible aussi bien au niveau de la scénographie qu’au niveau sonore. Car ce n’est pas un club à proprement parler, nous nous sentons plus libres d’exprimer nos envies musicales, sans ressentir la pression de devoir faire danser les gens. Nous essayons de les amener vers de nouvelles expériences musicales, des expériences originales et inhabituelles.
Ce qui frappe dans le développement ÖND est votre capacité à communiquer, que ce soit dans le graphisme ou dans la scénographie. Que souhaitez-vous véhiculer comme messages auprès du public ?
Etant donné que les artistes que nous invitons ne sont pas ce que l’on pourrait qualifier de têtes d’affiches ou des grands noms, il faut réussir à se démarquer et à se faire entendre sans bénéficier de la “culture commune” et des canaux traditionnels.
ÖND est une entité globale qui ne se résume pas qu’à la musique, bien que ça soit notre domaine principal. L’esprit ÖND c’est avant tout de marquer, que ce soit en dérangeant ou en amenant à aimer, et cela se traduit par une communication visuelle impactante. Comme pour nos choix musicaux, il est important que notre graphiste ou notre scénographe puisse exprimer sa vision librement.
Avant tout, nous essayons de faire passer le message que le nombre de likes, d’écoutes ou de popularité d’un artiste (qu’il soit musical ou non) n’est pas gage de la qualité. Nous essayons de sortir du dogme de faire plaisir aux gens, nous nous faisons plaisir avant tout, tout en essayant de rallier toujours plus de gens à cette grande aventure en terres inconnues.
Vous êtes proches d’autres associations rennaises puisque vous collaborez souvent avec Silteplay, Chevreuil ou encore la Tangente. Qu’est-ce qui vous plaît dans ces collaborations ?
Avant d’être des collaborations ce sont des histoires d’amitiés et d’affinités. Nous nous sentons proches de ces gens qui, à leur manière, prennent également le contre pied de ce qui se fait actuellement dans le domaine de la musique électronique.
De plus, nous avons la chance d’avoir à Rennes un réel réseau d’associations qui s’entraident, s’entendent et ne se mettent pas de bâtons dans les roues. Cela laisse donc la place à tous les possibles, que ce soit en terme de collaboration à grande échelle, ou même en terme d’organisation simple. Nous communiquons en effet un maximum entre nous, pour que tout le monde y trouve son compte et que personne ne soit laissé de côté.
I’m From Rennes, le Made Festival ou bien Astropolis, votre marque de fabrique s’est faite remarquer auprès de ces événements bretons majeurs. Comptez-vous vous ouvrir à de nouveaux horizons ?
Nous avons quelques nouveaux projets pour 2019 ce qui implique pour nous un grand nombre de collaborations. Mais celles-ci ne se traduiront probablement pas dans de l’évènementiel. Nous vous en dirons plus dès que possible, mais pour le moment c’est un secret bien gardé !
Vous soutenez les artistes locaux et invitez également des pointures de la scène. Pouvez- vous nous faire un listing des personnalités venues s’exprimer lors de vos événements ?
Dans un ordre anti-chronologique, en prenant soin de ne pas vous révéler les artistes encore tenus secret de notre dernier événement, nous avons eu la chance de faire venir nombre d’artistes. Prochainement, Viktor Kalima mais auparavant la liste est longue: Mou, Introversion, Lou Karsh, Les fils de Jacob, Antenna, Calcuta, Françoijak, Blutch, Hidem, DJ TLR, Chris Moss, Rubbish TC, Ymothep, Head Front Panel, Jann mais également de nombreux résidents d’associations rennaises dont la liste sera forcément non exhaustive (La Tangente, Chevreuil, Silteplay, Lena, …)
Quel est le meilleur before et la meilleure after à faire à Rennes ?
Le meilleure before c’est bien entendu au Chantier, pour l’after ce n’est pas comme si nous avions le choix pour le moment. Les lieux destinés aux afters par le passé n’ont pas semblé rencontrer les attentes du public, mais avec l’ouverture de lieu comme la Belle et la Vilaine, de nouvelles perspectives s’ouvrent peut-être à ce niveau-là.
Le site web : http://www.nouvelond.com
Le SoundCloud de l’association : podcasts, émissions de radio, le plein de bonnes choses !