RETOUR SUR ASTROPOLIS #24 !

Astropolis s’est au fil des années, imposé comme l’un, si ce n’est ‘le’ festival breton des musiques électroniques. Mais d’où tient-il sa réputation ? Deux rédacteurs de Fresh Flavour étaient présents les 6, 7 et 8 juillet derniers pour vous parler de cette 24e édition.

Dès l’arrivée en gare de Brest flotte ce doux parfum de calme avant la tempête. Enfin, si l’on fait abstraction de quelques festivaliers déjà sur le pied de guerre, enceinte bluetooth à la main avec Reign of Terror de Dax J qui ambiance le wagon. Petit casse-croûte sur le pouce et première bière pour aller vers le lavoir Saint-Martin écouter NVNA, tel un laboratoire de curiosités audiovisuelles qui nous place dans le thème du festival : l’évasion, qu’elle soit musicale ou expérimentale, nous en met plein les yeux et les oreilles !

Petit tour ensuite vers la place Guérin pour rejoindre les joyeux compères de Radio Lune qui animent la maintenant célèbre partie de pétanque, le Mix n Boules. Bonne ambiance au programme, très convivial et l’idée plaît beaucoup aux passants qui se disent que finalement il n’y a pas que dans le Sud de la France que ce sport se pratique. L’occasion de soutenir également ce collectif qui fait partie du vivier local.

La Tangente s’occupe du Vauban, place-forte des événements électro de Brest qui a accueilli en son sein un paquet de très bonnes soirées, quand au crew Submarine c’est au square Alphonse Juin que résonnent les tracks des collectifs Velizion, Westsound, Nightbirds et la Singerie. Climat sonore garanti de bonnes vibes !

© Axel Fontaine

Pour terminer cet après-midi comme il faut c’est à Beau Rivage qu’il faut être : les festivaliers sont en masse et le jardin de l’Académie de Marine fait le plein ! Un moment incontournable d’Astropolis qui fait le lien avec le Piknic Electronik de Montréal, une association de deux entités qui est devenue en quelques années une référence dans le parcours du festival breton. Pour le coup c’est Zaltan qui nous enchante, avec un set remarquable et efficace. Le boss du label Antinote chauffe le spot et c’est tout Brest qui s’anime avant la sainte messe de Keroual !

Nous filons dès que possible sur le tant attendu site du Manoir de Keroual. On commence bien entendu par un petit tour en navette (on est ravis de la fluidité de l’offre et si ça peut aussi limiter les retours en voitures douteux, c’est top). On est trimballés d’un côté à l’autre du bus, s’écrasant sur un groupe de footeux hurlant des ‘on est en finaleeeeeeuh’ avant de se rattraper sur un festivalier déjà plus titubant que nous… 20 minutes plus tard, la magie opère…

Comment ne pas être conquis ? La forêt qui nous accueille à la sortie des navettes est envoûtante, on profite du chemin jusqu’au site qui nous dégourdis les jambes, la joie sur les visages des festivaliers nous motive encore davantage et l’arrivée au Manoir nous laisse sans voix ! Le site est éclairé de milles et un bulbes lumineux géants, illuminé d’une grande roue violette, de 5 scènes aux ambiances bien particulières et même d’auto tamponneuses.

Une fois le tour du propriétaire fait, c’est l’espagnole JASSS et son set techno puissant qui nous appellent à La Cour. On enchaine avec le début du set de DAX J, qui ne nous surprend pas spécialement, mais a satisfait les indécis, qui lassés de Nina Kraviz jouant à l’Astrofloor ou du violent KRTM, qui soit dit en passant, a retourné toute la scène Mekanik.

© David Boschet

Vers 4 heures, on ne sait plus où donner de la tête… Le duo Modeselektor fait vibrer l’Astrofloor et ses multiples cercles lumineux aux allures disco, qui ornent tout le chapiteau. Les festivaliers sont conquis, les bras se lèvent, les pieds tapent et les têtes se secouent, c’est une réussite pour les allemands à la musique dense, inspirée de Berlin post-guerre.

En face, c’est Unklevon qui nous livre un live de haute voltige au Dôme, scène petite mais efficace par son mapping immersif et son côté convivial. Les sons funky balancés par Zaltan b2b Sacha Mambo à la discrète scène RedBull nous ont transpercé l’oreille et ils nous ont emmené de la nuit noire à la lumière après ces heures de techno froide et intense.

Dommage, la scène ferme trop tôt à notre goût mais cela nous laisse le temps de savourer (peut on dire ‘savourer’ quand nous avons le choix entre de la Skoll ou de la Kro ?) une bière aux espaces chill. Gros coup de cœur sur le travail fournit par leur(s) créateur(s), les installations en bois ont clairement ajouté un charme fou au site et une belle touche éco- friendly !

Le soleil commence à se lever sur le Manoir et c’est Doc Daneeka b2b Medlar qui se sont chargé de réchauffer nos cœurs sur la scène de La Cour. Le bon choix de leurs tracks, la douceur du soleil et la magie du lieu ont créer un superbe moment de symbiose dans le public, bravo.

© Axel Fontaine

Un coup de cœur ? L’atmosphère du lieu, dû aux installations, à la météo et à une bonne logistique qui a facilité les déplacements, transactions et les rencontres !

Un bémol ? Les bretons ont soif de bonnes choses, donnez-leur de la vraie bière !

On est repartis de cette 24ème édition d’Astropolis le cœur léger, les jambes lourdes, la tête dans les étoiles et de la musique plein la tête. A l’année prochaine !


© Reportage par Léa Giffard et Maxime Ménard