INTERVIEW : UPWELLINGS


Deep, dub, minimale, difficile de catégoriser son style musical. Pourtant c’est dans ces trois domaines qu’Upwellings tire sa force et s’est taillé un nom sur la scène bretonne et même au-délà. Ses lives très aboutis en son l’exemple parfait.



Son live à l’édition 2017 du Dimensions Festival en Croatie.


Tu fais partie des rares rennais à savoir performer en live et tu délivres une musique minimale et dub, une croisée de genres qui existe dans le milieu depuis un moment. Depuis combien de temps es-tu derrière les machines et pourquoi cette musique en particulier ?

Upwellings est un projet qui existe depuis 10 ans maintenant, mais je pratique les musiques électroniques depuis beaucoup plus longtemps dans une multitude de cadre allant du groupe au solo, autant dans le Jazz que dans les musiques actuelles, mais aussi pour le théâtre et la danse contemporaine. J’ai commencé à l’âge de 11 ans à « manipuler » les sons, à l’époque avec de la bande, des ciseaux et du scotch!!! Bien évidement c’est à partir de là que j’ai du me familiariser avec l’environnement du studio et tous le matériel qui va avec (enregistreurs, tables de mixage et autres périphériques dédiés au traitement du son…). J’ai ensuite suivi l’évolution de la technologie et j’ai pu ainsi travailler à différentes périodes avec des sampleurs, séquenceurs et autres DAW…jusqu’à aujourd’hui ou je travaille principalement avec Ableton (en live) et beaucoup de synthés analogiques en studio. Sans oublier la prise de sons acoustiques qui reste une des caractéristique de mon travail et qui nourrit énormément mes productions.

Le choix de cette musique c’est imposé à mois depuis bien longtemps. Bien avant Upwellings, j’ai eu un paquet de projets étiquetés « Dub » (Global Purpose, Lower Groundz etc…) et même lorsque je joue du Jazz (ensemble Nautilis, Energie Noire…), mon approche reste très « Dub ». C’est donc ici une manière de jouer qui est mise en lumière plus qu’un genre en particulier, cette idée de créer de nouveaux espaces en enlevant de la matière sonore et de revisiter les morceaux d’une manière différente à chaque fois…

Depuis Entering Sleep Mode en 2008 sur deepindub tu as enchaîné un nombre assez important de releases, que ce soit des singles mais aussi des albums. Telrae, Klique, ZeECc … de belles signatures et également de belles dates dans le Grand-Ouest ainsi qu’à Montréal. Si tu regardes dans le rétroviseur de ces 10 dernières années, comment considères-tu ton parcours artistique ?

C’est en effet une belle expérience qui m’a donné l’occasion de découvrir tout un monde que je connaissais pas avant (je ne viens vraiment pas du monde des clubs et de ce type de musiques dédiées au dancefloor…). J’ai donc du me faire une culture autour de ça, allez dans les clubs, les festivals écouter les « grands » artistes représentants de ces courants esthétiques, et ça à changé pas mal de choses dans ma façon d’aborder la scène mais aussi la composition et le travail de studio. Maintenant l’idée est clairement d’aller de l’avant, de questionner le futur, de prendre de nouvelles directions, d’essayer de nouvelles choses donc pour être honnête, je ne prends pas le temps de regarder dans le « rétroviseur », j’avance et tente de me renouveler en confrontant ma musique au maximum de situations possibles, on ne peut évidement pas jouer tout à fait la même chose sous le soleil d’un festival en plein été ou dans un club au milieu de la nuit en plein hiver…

Le live demande de la concentration et forcément beaucoup plus de temps pour bien préparer sa musique. Quel matériel utilises-tu pour ton processus de création ?

Pour Upwellings, c’est très simple, la plupart du temps je travaille et compose chez moi, dans mon Home-Studio, avec assez peut de matériel au final. Quelques synthés analogiques bien choisis et un peu de modulaire aussi. Tout ça est samplé et enregistré dans Ableton pour construire les tracks… Ensuite viens l’étape du mix, la plus importante dans la manière dont je travaille, car c’est ici qu’intervient la notion de Dub. Toutes mes productions sont mixées en live, d’un seul jet, comme l’aurait fait King Tubby à l’époque… c’est une étape très précieuse à mon sens car c’est vraiment le moment où on peut dire que le studio devient un instrument de musique à part entière, et c’est bien ça qui m’intéresse. Ensuite en live je « remixe » tout ça en essayant de « brouiller les pistes » et de raconter une nouvelle histoire à chaque concert.

Quel est ton souvenir le plus fou et le moins agréable lors de tes lives ?

Un des meilleur souvenir restera certainement mon live au Dimensions Festival l’an passé où je jouais sur la grosse scène techno: Un public vraiment réceptif et connaiseur, un sound system hors norme et d’excellente qualité sur un site exceptionnel, et bref c’était énorme!!!

Comme tu le soulignais avant, je dois être très concentré pendant mes live car j’ai un paquet de choses à gérer, alors les seuls « mauvais souvenirs » c’est quand il devient difficile de se recentrer sur le son et la musique pendant le live…. ça n’arrive pas si souvent heureusement!! Et l’autre truc qui peut rendre les choses difficiles c’est le manque de basses ou un système de sonorisation défectueux ou inadapté à la musique que je joue…

As-tu des collaborations et des projets à venir ?

Oui et ça va être énorme !!!! Par contre pour l’instant il est un peu tôt pour en parler hahaha. Je reviendrai donc vers vous en temps voulu. Merci à vous !


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Interview réalisée par Maxime Menard