MADE FESTIVAL : UNE BELLE RÉUSSITE POUR LA QUATRIÈME ÉDITION !

Ils étaient des milliers à se retrouver dans la capitale bretonne : la quatrième édition du Made Festival à rempli toutes les promesses en proposant un marathon sonore redoutable ! Du 23 au 26 mai il en fallait peu pour motiver les troupes et faire de Rennes the place to be. Du centre-ville au Parc Expo, retour sur un week-end fort en émotions.

Tout a commencé pour nous le vendredi soir : avec de très bons échos sur les befores organisés la veille, pas de doute que la fête a battu son plein dès le premier soir et que l’événement est bel et bien lancé ! Rennes s’ouvre à nous comme un terrain de jeu, et il faut choisir un bon bail : direction le Combi Bar bien sûr ! Fidèle à sa réputation, avec un patron qui excelle toujours dans les cocktails, se diriger vers un des meilleurs spots de la ville est un passage obligé. Aux platines aussi pas de doute sur la qualité car c’est la Meulerie, originaire de Saint-Brieuc, qui officie avec une techno bien groovy qui nous fait trémousser les épaules. Une belle atmosphère se crée et nous voilà embarqué ensuite dans un autre spot incontournable : le Chantier ! Ici le port du casque n’est pas obligatoire : la preuve avec Merci qui nous envoie une sélection totalement improbable mais tellement séduisante que la foule n’hésite pas à danser. Minuit approche, la nuit s’est installée, l’appel du 88 est lancé !

Il fallait arriver tôt pour se mettre dans le bain avec les sets de T.O.M. et Jabba 2.3, les organisateurs du festival. Une mise en bouche tonique qui souligne la culture musicale de ces deux passionnés qui sont désormais des acteurs de la nuit rennaise. La configuration du club permet d’aller d’une salle à l’autre sans répit, et de pouvoir profiter de tous les artistes sans rater un set. Doe Grise nous happe avec un set classe mais costaud, un poil sauvage, qui nous rappelle à quel point Chevreuil transforme ses membres en party animals ! Cependant question techno il ne fallait pas louper le live du très bon Aleksi Perälä. Le producteur a clairement mis le paquet avec une performance titanesque, jouant des morceaux percutants et organiques, sombres mais aériens. Une complexité qui a fait naître beaucoup de poings levés dans la salle, signe qu’Aleksi a dompté la foule. Dans la Room 1 c’est l’italienne Ramona Yacef qui a fait chavirer quelques coeurs avec son sourire redoutable mais aussi son set dynamique. Quand à la fin de soirée, il fallait compter sur la classe française avec Jef K, sur la puissance du set de la Fraîcheur et ne pas se perdre dans le voyage stratosphérique de Benjamin Damage qui a clairement retourné la Room 3. Lorsque nous sortons du club en fin de nuit, deux choses nous font envient : un matelas et des pains au chocolat !

Passons au samedi : l’incontournable open air des Gayeulles du Made Festival a frappé fort, cette année encore ! La folle nuit au Parc Expo et la soirée sur les chapeaux de roues du 88 ne seraient rien sans l’indéfectible open air des Gayeulles, qui comme à chaque fois, a remporté tous les suffrages. Pour cette édition, l’équipe du Made modifie quelque peu le format pour proposer une qualité encore plus pointue. L’année dernière, Texture s’était occupé de retourner le parc grâce à des kicks brûlants. Cette année, une entrée de 5 à 12 euros selon les tarifs donnait accès à une scène d’artistes internationaux. Mais le Made supporte aussi les djs locaux en leur proposant une scène dédiée.

C’est toujours les Gayeulles, plus grand parc de Rennes et véritable écrin de verdure, qui accueille les festivaliers venus en nombre. Pour certain, c’est l’avant-goût d’une longue soirée qui les attend, pour d’autres un moment pour se ressourcer les doigts de pieds en éventail, pour d’autres encore le prolongement de l’after. Quoi qu’il en soit, l’événement réussi à fédérer les quelques 6000 danseurs dans une atmosphère estivale.

Dès 14h, le son commence à résonner et les premiers festivaliers arrivent tranquillement. C’est un warm-up de choix puisque ce sont les deux chenapans de Crossing Knowledge qui propagent les premières mélodies. Le duo est en fait affilié à la Rennes des Voyous, un des collectifs house les plus pointus de Rennes dont il convient de suivre l’actualité ces jours prochains. On les retrouve aussi tous les dimanches soirs sur C-Lab. C’est donc une sélection disco au poil pour ces premières heures de l’après-midi. A partir de 16h, c’est l’énergie folle de Pasteur Charles qui se déploie autour de gros sons house aux vocales percutantes. La machine est bien huilée lorsque Detroit Swindle arrive aux commandes. On déplore qu’un seul des membres ait pu se rendre à l’évènement. Malheureusement, un accident immobilise l’artiste Lars, moitié du duo hollandais, pour un certain temps. On lui souhaite un bon rétablissement ! Plus loin, le long de la rivière et sous le soleil, la scène Red Bull accueille les artistes bretons, car le Made s’attache aussi à mettre en lumière le talent des Djs du terroir. Les copains rennais de Bre.Tone donnent le ton, suivi d’un back to back entre Azano de Silteplay et Kooper puis du crew lorientais Submarine Project. La petite scène n’a rien à envier à la grande puisque l’ambiance est au summum. Pendant ce temps, le français Brawther met tout le monde d’accord avec une house rythmée.

L’après-midi passe presque trop vite tant il est bon de profiter de la musique dans une atmosphère chaleureuse. Niveau organisation, l’accès au site de fait de manière fluide, malgré le grand nombre de personnes présentes. Cet afflux s’est fait davantage ressentir au point cashless et aux bars avec une attente conséquente. Cela est également dû au fait que c’était la première année pendant laquelle le système cashless était mis en place. Quoi qu’il en soit, big up aux bénévoles qui ont assuré le service avec le sourire ! À 21h, des navettes permettaient au festivaliers de se rendre directement au Parc des expositions pour embrayer sur la folle nuit qui les attendaient.

Cette année encore, l’open air des Gayeulles fût mémorable et a démontré que le Made a toute sa place dans la cours des grands festivals électroniques !

Après un bon repas pour reprendre des forces direction République … et une foule de festivaliers qui attendent les navettes. Il ne fallait pas être trop pressé pour aller au Parc des Expositions mais heureusement la fraîcheur de vivre des rennais nous ont fait oublier le temps d’attente. Accueil super fluide lors de notre arrivée et direction le live de Rodriguez Jr qu’on ne présente plus. Le français, déjà bien connu avec ses tracks signés sur Mobilee, explose ces derniers mois et parcourt le monde entier avec sa compagne Liset Alea qui est chanteuse. Ses morceaux, issus de divers influences, nous embarquent sans soucis et aucun remède pour nous arrêter ! L’artiste est d’autant plus fort en live que dans ses dj-sets et représente à merveille la France à l’étranger.

Une petite virée dehors s’impose et nous tapons du pied devant Flou au Boom Bus. Chouette idée développée par l’enseigne au taureau, c’est aussi l’occasion d’écouter les meilleurs collectifs locaux. Flou a fêté ses 4 ans cet hiver à l’Etage du Liberté et organisent de très bons événements. Nous arrivons enfin à la Discoball Stage pour applaudir Folamour : l’artiste au bob légendaire impose son style édulcoré, petite note estivale dans cette nuit de folie. Ça sent les paillettes, les années 70, l’ambiance est vraiment décontractée et petite mention spéciale à l’énorme boule disco qui nous a donné l’impression d’être dans une autre époque !

Retour au Musikhall Stage avec Pan-Pot. Un seul artiste représente le duo car le deuxième a été retenu à l’aéroport d’Amsterdam pour un soucis de passeport. Mais il n’y avait pas à se poser de question quand à la qualité de son set : tonitruant ! Une techno de toute beauté a embrasé la salle, accompagnée par un show de lights vraiment top. Il y a eu des efforts de fait à ce niveau par rapport à l’année précédente et le festival a vraiment bien géré cet élément qui nous en a mis plein les yeux ! Pan-Pot, toujours au top, laisse ensuite la place à Anastasia Kristensen. La nouvelle étoile danoise a elle aussi illuminé le MusikHall Stage avec une techno irrésistible, gorgée d’infrabasses et de breaks qui donnent des frissons. La jeune femme n’a laissé personne indifférent : pari réussi de faire le pont entre Pan-Pot et Dax J, deux légendes techno actuelles, en donnant aux festivaliers une belle leçon de kick !

S’il faut une définition d’une techno futuriste, froide, douce-amère et parfaite pour s’enfermer dans sa bulle : Dax J. L’artiste n’a pas dérogé à la règle en livrant un set magnifique, qui mérite des superlatifs tellement la conquête de son public s’est faite rapidement. Incroyable énergie aux platines, il a embarqué les milliers de festivaliers dans un autre monde.

Pour terminer cette nuit magique, petit tour au Boom Bus pour aller voir les copains de Phonosphère avant de clore ce festival de la meilleure manière qu’il soit avec Chez Damier dans la Discoball Stage, nous laissant avec le sourire.

Le Made Festival nous montre qu’une fois de plus l’événement est nécessaire pour la ville de Rennes. Avec une affluence plus importante que l’année dernière, avec un public de plus en plus connaisseur, avec des acteurs de la fête de plus en plus investi, c’est toute la sphère électronique qui peut se ravir d’avoir chaque année ce temps fort breton à ne manquer sous aucun prétexte. House, techno, disco, peu importe les styles, tout un monde se rassemble et profite de la qualité de vie rennaise pour partager un moment unique !


Crédits photographiques : Arthur BZH / FTNE / Jean-Adrien Morandeau / Liset Alea

Reportage : Pauline Bellec et Maxime Ménard