QUIMPER SE RELEVE AVEC SYNCHRONE

La Cornouaille n’est pas à la traîne en matière de musique électronique : la toute jeune association Synchrone, arrivée sur le terrain il y a peu, entend bien faire parler d’elle en invitant talents locaux et artistes reconnus du milieu. En attendant le samedi 23 février 2019 pour Prōcess, leur premier gros événement au Parc des Expositions de Quimper avec Helena Hauff en guest, retour sur leur parcours et leurs intentions avec notre interview.

Une nouvelle association à Quimper voit le jour, ça fait plaisir ! Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer ?

Dans un premier temps, nous sommes tous des passionnés de musiques électroniques. Puis, nous avons constaté qu’il y a réel public en demande de soirées électro/techno sur Quimper et alentours. Ce fût l’occasion de créer Synchone ! Nous avons cette envie de dynamiser Quimper à travers nos événements et de faire découvrir des artistes locaux et internationaux (djs/ producteurs/musiciens/ scénographes/ vjs etc)

Combien de personnes composent l’association et quels sont leurs rôles ?

L’association est composée de 8 membres actifs. 3 personnes à la programmation, 2 à la communication, 2 pour la compta/administratif, et 1 à la technique. Nous avons aussi une belle équipe de bénévoles motivés qui nous suit depuis le début, mais aussi des nouveaux qui portent le projet. Nous sommes très contents, c’est motivant !

La scène locale est peu connue en Cornouaille, quelle est l’histoire de la région en matière d’électro ?

La musique électronique est présente dans la région depuis le début des années 90 en partie grâce au club Le Calao. Une grande partie de l’association a eu la chance de connaître ce lieu à ces plus belles années. Il a accueilli de très grosses pointures internationales comme Carl Cox, le collectif de détroit Underground Resistance (Jeff Mills, Robert Hood…)

Tous les français de la “french touch “: Daft Punk (sans les casques!), Kojak ou encore Mr Oizo. A l’époque, Le Calao faisait parti des meilleurs clubs en France comme le Rex à Paris, L’Enfer à Dijon ou la Laiterie à Strasbourg.

Au milieu des années 90 les raves se sont multipliées puis essoufflées laissant place aux free party. La vague underground a déferlé en France et particulièrement en Bretagne . Une free mémorable marqua le début de ce mouvement dans notre région : la Sao Tan en 1996.

Depuis plus de 20 ans, la culture free est ancrée dans notre département. Le Finistère est le département en France ou l’on compte le plus de sound system actifs. A l’heure actuelle, au vu des difficultés d’autorisations et d’organisations, il existe peu d’événements légaux.

Vous prenez vos quartiers au Novomax. Pouvez-vous nous dire ce qu’est ce lieu ?

Le Novomax est une salle de musiques actuelles construite en 2015 et gérée par l’association Les Polarités. Il y a également des studios de répétition et d’enregistrement et des salles de cours de musiques (basse, batterie, guitare et chant )

Nous avons de très bonnes relations avec Les Polarités. Une équipe professionnelle et disponible. Christophe Dagorn, le directeur, nous a accompagnés à nos débuts dans la mise en place de nos événements dans cette salle ; il a été de bons conseils. Nous avons la chance de disposer d’une telle structure de qualité. Le petit +, nous avons une autorisation de fermeture à 3h du matin pour nos soirées !

Quels sont les artistes et labels que vous adorez ?

Question difficile ! Enfin disons que la liste est longue ! Nous aimons tous la musique et tous styles, techno/acid/dub/trip hop/dnb/rock etc. Évidement, notre label coup de cœur c’est celui d’Aurélie : Epione Records. Nous la soutenons entièrement dans ses projets ; c’est une belle découverte, tant sur le plan professionnel que humain, et cela s’entend à travers les artistes de son label. Sinon pour en citer quelques uns : ARTS, Drumcode, Afterlife, Kompakt, Dystopian, Permanent Vacation, Ninja tunes, Aufnahme + Wiedergable, Les Yeux Orange, Nein, Dancecode, Skryptöm, Soma et bien d’autres !

Quelle est votre vision de la musique électronique d’aujourd’hui ?

La musique électronique a encore de belles années devant soi ! Elle se démocratise de plus en plus.
Il y a une multitude d’artistes de qualité plus ou moins connus à travers le monde et dans tout styles ; d’ailleurs il est parfois compliqué de définir un style et/ou un genre musical pour certains ! Ce qui nous intéresse beaucoup, ce sont les groupes de musique électro/techno. Nous aimerions en programmer davantage, le live nous affectionne plus particulièrement.

En Bretagne, nous avons la chance d’avoir une belle offre musicale ! On pense au festivals comme Astro, Pano, Made, Visions mais aussi à toutes les assos plus ou moins importantes qui proposent de très belles programmations. Un point à soulever, le fait qu’il y est cette démocratisation de la musique électronique implique aussi des contraintes telles que certains cachets d’artistes inaccessibles mais aussi des exigences des bookers/artistes parfois extrêmes…

Qu’est-ce qui vous démarque des autres associations ?

Nous n’avons pas cette volonté de nous démarquer des autres associations. Notre envie réside vraiment dans la découverte d’artistes, d’offrir des soirées de qualité et de dynamiser Quimper. Peut-être sur un point où nous nous démarquons, c’est sur le fait qu’il n’y a pas de djs dans l’asso. Pour le moment, nous ne souhaitons pas de résidents.

Quand nous avons sorti PRŌCESS sur les réseaux sociaux, nous avons eu de supers retours de plusieurs collectifs tels que la Krispies, Epsylonn, Physalie, Atsa, Night Birds, West sound, 716, LSA, Myzantrop et bien d’autres. Ils nous soutiennent dans ce projet, c’est top ! Cela nous motive énormément ! À noter, nous sommes tous des bénévoles dans l’asso, il n’y a pas de salarié, nous avons nos activités pro en parallèle.

Quels sont vos projets cette année ?

L’année 2019 sera bien riche !
> Il y a eu Kick in the Eye, le 19/01 au Novomax, avec Cabaret Nocturne, Eyjafjöll et Poing.
> PRŌCESS, le 23 février au parc expo de Quimper. Le but de cette soirée est d’offrir un plateau musical et visuel de qualité.
Nous sommes fiers de pourvoir accueillir de tels artistes ! Nous aimerions aussi attirer un public qui habituellement ne fréquente pas ou peu ce genre d’événements, en proposant un spectacle visuel et interactif. Un gros challenge, l’enjeu financier est important. Nous sommes conscients qu’un tel événement est déterminant pour la suite de Synchrone.
> le 27 avril au Novomax, avec Mila Dietrich, Lokier, et Soxy
> Une autre date en septembre (projet en cours)

Nous avions organisé des ateliers de découverte de Mapping et Djing dans le cadre des échappées de Noël à Quimper, à destination des enfants. Une belle réussite ! Nous songeons à réitérer ces ateliers. Aujourd’hui ce qu’il nous manque c’est un local, afin de préparer au mieux nos projets. Nous en avons fait la demande à la ville de Quimper…

Le lien de la billetterie se trouve ici !