COVID-19 : 1 MOIS DE CONFINEMENT


Mardi 17 mars 2020 – Vendredi 17 avril 2020. Voici un mois pile que le confinement a été instauré à la suite de l’épidémie sanitaire du COVID-19. La pandémie touche notre pays de plein fouet et c’est tout le secteur événementiel qui est à l’arrêt. Spectacles, concerts, festivals, soirées, toute manifestation culturelle est interdite puisque les conditions sanitaires ne permettent pas de mettre la population à l’abri du nouveau coronavirus. L’année 2020 devient peu à peu une année noire.



Depuis l’allocution présidentielle du lundi 13 avril 2020, l’avenir de plusieurs festivals et autres représentations festives s’assombrit. Le prolongement du confinement, censé s’alléger à partir du lundi 11 mai, est une épée de Damoclès qui a malheureusement tranché le sort de ces événements qui nous sortent du quotidien. S’il est indéniable que la fête est en stand-by depuis le mois de mars, les perspectives de passer l’été en musique et hors de chez soi disparaissent petit à petit. Confinés et connectés, nous sommes des milliers à tuer le temps en regardant des streams de nos artistes préférés. Mais pour combien de temps ?

Le confinement a démarré quelques jours avant le printemps. Alors que les beaux jours apparaissent, notre santé devient primordiale et le gouvernement a donc décidé qu’il était préférable de rester chez soi. Une question de bon sens lorsqu’on sait que le virus peut se propager à chaque contact physique. Mais c’est tout un secteur qui se retrouve privé d’oxygène. De nombreux festivals ont du annuler leur édition 2020 : Panoramas à Morlaix, Mythos et Made à Rennes, Paco Tyson à Nantes, Don Jigi à Vitré, Art Rock à Saint-Brieuc, Horizons à Landéda, Dox’ Art en Normandie, même Astropolis à Brest, les Francofolies à La Rochelle et les Vieilles Charrues à Carhaix. Un sacré coup dur pour les organisateurs, les techniciens, les intermittents et les prestataires, quand on sait l’énergie et le temps que les événements demandent. Au-delà de la tristesse il est urgent de stopper l’hémorragie et contrairement à nos confrères allemands (notons que le budget de la culture est différent pour chaque nation), le secteur événementiel n’est pas tellement protégé en matière de sécurité économique.

Il faut sauver le navire événementiel. La « résistance » s’organise comme elle peut, à différents niveaux. D’un côté les cagnottes participatives fleurissent, pour collecter des dons au profit d’associations, d’établissements et des indépendants qui sont en première ligne de cette crise. De l’autre des festivals proposent le remboursement des billets et invitent également aux festivaliers qui le souhaitent de conserver l’argent pour éviter la pure dissolution des associations organisatrices. À titre informatif, le Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété) estime à 590 millions d’euros la perte totale de chiffre d’affaires en France entre le 1er mars et le 31 mai 2020.

Franck Riester, le ministre de la culture, a annoncé la mise en place de plusieurs mesures afin d’aider le secteur à faire face à la crise sanitaire. Il a notamment affirmé que des petits festivals pourraient avoir lieu à partir du 11 mai, une décision que ne comprennent pas les plus grands acteurs de l’événementiel. Qu’est-ce qu’un petit festival ? Quel genre de festival ? Quelle serait la jauge et quelles solutions d’hygiène apporter ? Autant de questions difficiles à comprendre aujourd’hui, d’autant plus que le reste de l’événementiel serait laissé de côté. « C’est ce sur quoi on doit travailler avec les festivals, les organisations professionnelles, avec les autres ministres concernés par le déconfinement », a annoncé Franck Riester sur France Inter aujourd’hui vendredi 17 avril.

L’épidémie met encore en évidence le manque de soutien de la part du gouvernement sur la culture qui, contre toute attente, est essentielle dans notre quotidien, de par sa diversité et ses écosystèmes. Continuez à soutenir vos héros locaux !

 


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Photo : © Vieilles Charrues – Francofolies