Les Rencontres Transmusicales, c’est l’éloge de la diversité. Cette pluie de talents de tous horizons a une nouvelle fois fait battre les coeurs du public rennais, mais pas que … parfaite parenthèse pour clore 2019, l’événement a suscité beaucoup d’émotions et de danses. Au coeur du festival, retour sur ce temps fort captivant !
Le jeudi 5 décembre à 19h, le Parc des Expositions de Rennes vibrait sous les coups de la musique qui allait résonner pendant trois soirs. Du 4 au 8 décembre 2019, le pèlerinage annuel des Rencontres Transmusicales a rassemblé environ 56.000 festivaliers venus de toute la France.
Sous le signe de l’éclectisme, ce sont 85 groupes issus de pas moins de 50 pays qui se sont rendus dans la capitale bretonne. La diversité, c’est le mot d’ordre des Transmusicales, qui affiche comme étendard le slogan « Nouveau depuis 1979 ». Soutenu par la mairie et véritable argument économique, le festival occupe la place de mastodonte dans le paysage culturel rennais.
Mais ce dernier ne se cantonne pas au dédale du Parc des Expositions, il s’exporte dans le Grand Ouest pour sa « Tournée des Trans » et multiplie les lieux de rendez-vous. Que ce soit à la salle de concert de l’UBU, autre bastion du festival, à la médiathèque l’Autre Lieu, et même au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, les Trans Musicales proposent ateliers de création, conférences, spectacles de danse, rencontres et débats.
Alors, « les Trans », à Rennes, c’est un peu une étape obligée, un rite de passage. C’est le genre de festival qui sait rassembler les générations et fait une place particulière à chaque style de musique. Initialement, cet article devait faire un tour d’horizon des artistes électroniques de cette édition. Mais finalement, au fil de ces trois soirs bercés de sonorités si riches, on s’aperçoit que se restreindre à ce seul genre empêche de saisir l’ambiance si singulière de ce festival. Pour illustrer la richesse de cette édition, des festivaliers nous disent quelques mots sur ce qui les a fait vibrer. Voici un petit florilège.
Le jeudi soir, Timothée a assisté au set de deux heures de l’artiste marocain Driss Bennis aka OCB.
« Pour sa première date en Bretagne et donc aux Transmusicales, le Marocain OCB a su réchauffer la GreenRoom grâce à des rythmes effrénés et sonorités électro-break qui le caractérisent bien. Réchauffer, oui, car c’est emmitouflé d’une grosse parka que le DJ/Producteur fait son apparition dans le hall 4, certainement plus habitué à la chaleur de Casablanca, sa ville d’origine. Devant un public plutôt timide au départ, OCB prend ses marques avec des edits de Kraftwerk. D’ailleurs il rend hommage à ces pionniers du genre musical qui sont certainement une source d’inspiration pour lui (CF sa production « Tour de France (ohm track) »).
Pourtant les tracks se mettent à défiler, l’endroit se remplit rapidement. Les parkas vont vite laisser place à des tenues plus légères pour assumer la cadence endiablée de l’artiste. Un set explosif, dansant et très efficace, avec cependant moins de prises de risques que lors de ses prestations parisiennes ou lors de sa Boiler Room à domicile. C’est logique : il doit faire ses preuves auprès d’un nouveau public. La configuration peu ordinaire du système-son de la pièce (360)° doit rendre sa pré-écoute assez difficile. Peu importe, OCB aka Driss Bennis a rempli sa mission, et laissera à jamais son empreinte en terres bretonnes. Espérons qu’il repasse par là prochainement ! »
Amalia nous parle de la scénographie du site rondement menée par West Evénement. Par ailleurs Spectaculaires, une entreprise d’événementiel , assurait l’illumination de la place des fêtes et de la fontaine à eau. On lui doit également les illuminations de la mairie de Rennes et du parlement de Bretagne.
« J’ai trouvé que les jeux de lumières du Hall 9 étaient vraiment incroyables. C’était un vrai spectacle visuel. Sans compter l’originalité de l’installation lumineuse extérieure. Entre le Hall 3 et le Hall 4, des « punks à facettes » géants nous plongeaient dans une belle ambiance. Puis des petits pois de lumière étaient projetés sur le sol, les murs et tout ce qui croisait le passage des faisceaux lumineux. Ainsi cela faisait penser à une petite neige de lumière. Malgré le froid, ce lieu était convivial et faisait vraiment rêver. Parfait pour animer cet endroit appelé « place des fêtes » depuis des années et qui a cette année, vraiment trouvé son look ! »
Maël a fait la découverte du groupe français San Salvador le samedi soir au parc expo.
« Quand j’ai écouté la programmation ce n’était pas l’un des groupes qui m’avait marqué. Et je ne comptais pas spécialement assister à leur live au parc expo. Pourtant, le samedi, je suis passé à la salle du Liberté pour voir les concerts sur le plateau FIP (Gystere, surtout, que j’avais loupé la veille). C’est San Salvador que j’ai vu se produire. Les voix et percussions m’ont tout de suite impressionné. Je me suis dit que ça valait le coup d’aller les voir au Hall 3 le soir même. Ça tombait bien car ils passaient après Yin Yin, que je voulais voir également. Ce qui m’a surpris c’est que je suis plutôt amateur de musiques électroniques faites à base de machines et San Salvador en est aux antipodes, avec simplement du chant polyphonique et quelques percussions… Et c’est peut être ça aussi qui m’a plu ! »
Le jeudi soir, le groupe de jazz-funk afrobeat Cochemea (USA) jouait son nouveau spectacle aux Transmusicales pour la première fois en Europe. Amaury y a assisté :
« En septembre dernier, j’ai chopé son second album solo « All my relations ». J’avoue que le disque a bien tourné à la maison depuis. Grand adepte du parc expo dont l’ambiance du jeudi soir est plus intimiste, j’ai foncé quand j’ai vu que Cochemea était programmé cette année aux Transmusicales. Sans regret… Le renommé saxophoniste d’origine amérindienne Cochemea Gastelum accompagné de ses musiciens nous a transporté du Hall 8 jusqu’au beau milieu de la forêt tropicale. Le chaman de la soul et du jazz a offert au public un voyage musical porté par ses rythmes et ses mélodies aux influences indigènes. J’ai cru assister à un rituel d’initiation au jazz tribal. C’était mystique et puissant… »
Ce qui est certain, c’est que les Transmusicales étancheront encore longtemps la soif de découverte du public breton, et français ! En attendant la prochaine édition, revivez certain concerts en replay sur le site de Culturebox.
Plus d’informations sur le site du festival ici
Photo : © Alexis Janicot / Elodie Le Gall / Marc Ollivier