WABI SABI : LE LABEL QUI SOUFFLE UN VENT DE FRAÎCHEUR

/ Comment s’est faite la rencontre des fondateurs du label ?

F.E.M : J’ai rencontré Simon il y a maintenant 7 ans au Respublica à Bordeaux, à l’époque il était journaliste pour un gros blog de musique électronique. Puis quelques temps plus tard il a monté Happiness Therapy avec mon manager, Sylvain Bois. Cela fait maintenant 4 ans que l’on travaille ensemble ! Ensuite minorah, je l’ai rencontré via Simon il y a quelques années également. Nous avons les mêmes influences et le courant est directement passé car notre vision de la musique et de la vie en général sont très similaires !

minorah : Je pense avoir rencontré Simon pour la première fois en 2014. Je faisais parti d’un collectif de musiques électronique et nous avions opéré un échange. J’ai aussi joué pour la première fois au Petit Salon à Lyon grâce à Simon. Il y a eu tout de suite le feeling. On a rapidement échangé sur nos projets et on a naturellement commencé à bosser ensemble. J’ai rencontré les membres d’Happiness Therapy au fur et à mesure, et avec F.E.M le courant est directement passé. Mêmes influences. Même procédé de production et surtout mêmes valeurs.

/ Quelle est l’idée maîtresse du label ?

F.E.M : Tout d’abord, vivre l’expérience de gérer un Label indépendant. C’est une première pour moi ! J’apprends énormément et ça c’est hyper bénéfique ! Ensuite, étant à la fois consommateur et producteur, je trouvais que les règles du jeu du marché ne mettaient pas suffisamment en avant les artistes ! Nous nous sommes bien trouvé sur ce sujet et nous voulions contourner cela. Aujourd’hui nous sommes inondés de musique et il y a bien plus de quantitatif que de qualitatif. L’idée est donc de faire moins de releases mais de préparer chaque sortie aux petits oignons !

minorah : L’idée maîtresse est de permettre à des artistes comme nous de ne pas subir l’écosystème de la musique électronique. Beaucoup de choses ont changé ces 10 dernières années et les règles du jeux changent encore tous les jours. On se rend de plus en compte aujourd’hui de la puissance des gros labels et des gens qui sont derrière. Nous n’avions pas envie de subir cela.
En étant indépendants, c’est nous qui fixons les règles du jeu. On est persuadé de ne pas être les seuls à faire ce constat et on a hâte de faire découvrir notre univers au plus grand nombre. Et on compte bien entendu offrir cette possibilité à d’autres artistes émergents en qui nous croyons !

/ Le nom est très japonisant, est-ce qu’il y a un lien avec le pays du soleil levant ?

minorah : Bien sûr ! Le lien s’explique tout simplement par la signification du Wabi Sabi, qui est une expression déjà existante. Il y a beaucoup de choses à dire dessus, mais j’ai envie de retenir ceci : le Wabi Sabi est une psychologie. C’est un concept qui vise à manifester le fait que les choses ne se valorisent pas que par la finalité qu’elles représentent. C’est tout le procédé de fabrication qui est à prendre en compte.

/ Y aura t’il des label nights ?

Simon : Dans le même esprit que celui qui porte le label, on aura évidemment à coeur de défendre notre vision sur scène. On a vraiment imaginé Wabi Sabi comme un grand champs d’expression, libre et familial. On a donc super hâte d’y intégrer des artistes en qui on croit et qui partagent nos valeurs, pour ensuite monter sur scène tous ensemble. Ce sera aussi un moyen de prolonger notre vision artistique en créant des scénographies à l’image de Wabi Sabi !

/ Quels seront les styles proposés par les artistes ?

F.E.M : Pour Wabi Sabi, le style musical varie entre techno mélodique et deep techno mais on fonctionne avant tout au feeling et au coup de coeur ! Tant que cela groove et qu’il y a de la cohérence dans le choix de production ! Pour ma part, étant donné que je voyage beaucoup entre toutes mes influences, je ne me donne pas de règles précises dans mon choix de création pour le Label. C’est très intéressant car quand bien même nous sommes 3 à décider, nous avons sensiblement les même références donc nos choix de morceaux et d’artistes se retrouvent ! Nous ne sommes qu’au début et j’ai vraiment hâte de voir l’évolution !

minorah : je pense que lorsque les artistes ont la possibilité de le faire, ils aiment beaucoup montrer la totalité de leur spectre musical. C’est souvent ce qui fait la force d’un artiste électronique. Jusqu’où sera t il capable d’aller ?
Pour le moment nous avons pour projet de rester concentrés sur la musique électronique, mais qui sait jusqu’où nous nous testerons ? Seul l’avenir nous le dira…

Photos : Tous droits réservés

Propos recueillis par Maxime Ménard