LA MENUISERIE : RENCONTRE AVEC LES FOUS FURIEUX DU BPM !

Question kicks dans la tronche ils sont classés dans le top 10 des meilleures associations bretonnes qui tartinent ! L’amour du hard club a rassemblé cette bande de joyeux énergumènes, originaire de la région de Morlaix, à casser du bpm dans les meilleurs spots de la ville qui accueille chaque année l’incontournable festival Panoramas. C’est aussi à Rennes que s’illustrent cette équipe d’énervés qui adorent les sons vénères, entre techno, acid, hardcore … il était temps de les interviewer, et tout le monde y est passé s’il vous plaît ! Magnéto, Serge !


L’histoire de votre collectif a démarré à Morlaix, la ville qui accueille depuis une vingtaine d’années le festival Panoramas. Est-ce que vous avez été influencé par cet évènement pour lancer la Menuiserie?

Oui, bien évidemment. La richesse culturelle de la région en terme de festivals a eu une influence sur nous. Étant tous morlaisiens, Panoramas est notre festival référent, nous n’avons pas loupé une seule édition depuis que nous sommes en âge d’y aller. Et puis la musique a toujours été une passion pour chacun des membres du collectif, bien avant même que l’on se rencontre !

Mais je dirais qu’avant d’être influencé par la musique, la véritable origine de La Menuiserie résulte du fait que nous cherchions à canaliser nos passions sur un projet commun. D’une part pour en faire profiter la jeunesse morlaisienne, et d’autre part pour mettre à profit toute cette énergie que l’on a quand on est tous ensemble.

-Louis-

Quels artistes et styles de musique adorez-vous ?

C’est très vaste car nous sommes nombreux au sein du crew et nos styles musicaux privilégiés ont évolué au fil des années.

On affectionne particulièrement le Gabber, c’est pour cela que nous avons invités à plusieurs reprise le collectif Casual Gabberz. Dans les mêmes délires, les membres Lori Booster et M.TouNu penchent vers le Jumpstyle, Hardstyle, Hardcore, Gabber. En parlant de Hardcore, on a notamment FKT et Eddy qui mélangent ce style avec de l’Acidcore et des sons plutôt Tribe, influencés par le label OBS.CUR et des artistes comme Outside Agency.

Il y a aussi la Techno, depuis le début on aime ça, ce style est tellement vaste que chacun y trouve son compte. On a eu l’occasion d’inviter des artistes comme Voiron, Tim Tama ou le duo « The Resistance ».

On a des fans de House et Disco. Sergie et BigBadWolf en sont de fervents représentants, dès qu’il fait soleil, ça part ! Niveau groove, je pense à des artistes comme nos potes Blutch et Yann Polewka par exemple.

Enfin, un style qui, pour la plupart des membres plaît beaucoup, c’est le peura. Le rap français, c’est le feu.

-Alan Manach (RN12)-

Fête de la Musique à Morlaix (crédit : Hervé Ronné)

Vous avez pris vos quartiers au 1988 Live Club, à Rennes. Pourquoi avez-vous migré là-bas ?

Je ne pense pas qu’on puisse parler de migration, car ça impliquerait qu’on ai quitté Morlaix, or on continue à y organiser divers évènements et on tient à y rester parce que c’est notre ter-ter à tous !

Concernant le 1988 Live Club, ça s’est fait progressivement. On est plusieurs membres de La Menuiserie à vivre à Rennes, et on a été vite attirés par ce lieu, qui est un incontournable des musiques électroniques en Bretagne et même à l’échelle nationale selon moi. On a commencé doucement à nous y faire une place, en parallèle avec nos soirées au Coatelan Club, à Plougonven à côté de Morlaix (29). Suite à sa fermeture, on a été amenés à organiser plus d’évènements divers et variés au 88 et à s’y fixer, et on en est très contents car on peut jouir là-bas d’une liberté et d’un soutien total pour toute sorte d’initiative.

On le recommande évidemment à tous, et on lâche notre plus gros big up à toute l’équipe sur place !

-Nino (Sergie)-

Votre réputation n’est plus à faire, pourtant vous avez lancé un label il y a peu. Pourquoi cette envie de vous diversifier ?

Avant d’organiser des événements, nous faisions de la musique. L’indépendance et liberté sont des valeurs qui nous poussent à créer. Il était donc naturel pour nous d’avoir notre propre structure où publier notre musique. Nos pages Soundcloud respectives étaient déjà un bon moyen de diffuser notre musique sur Internet, mais la création du label (Menuise Records) a surtout permis de mutualiser nos énergies, notre visibilité et de rendre plus “officielles” nos productions.

-Victor (M.TouNu)-

Certains artistes du collectif sont aussi producteurs, est-ce une manière de faire sortir La Menuiserie du lot parmi toute la multitude de collectifs existants ?

Il est important de rappeler que la question de « sortir du lot » ou de se différencier n’a pas précédé l’idée de faire du son. Si on était pas tous musiciens au début, on a tous appris beaucoup avec le crew, certains ont démarré leur pratique en même temps que ce dernier. Pour en revenir à la production, la techno est représentée par V.RNN (Victor) dans son style industriel, à deux doigts du son de teuf, Sergie (Nino) compose une techno construite autour de voies harmoniques complexes et Jacques & Edgar du côté mélancolique, breaké et tordu. La house de BigBadWolf (Théo) respire le soleil et le fun, à l’inverse, FKT (Antoine) et Eddy (Elie) tapent dans le hardcore de free-party. Finalement c’est M. TouNu (Victor) qui nage le plus vite entre les genres, gabber et culture internet, dans une appellation plus générique « hard club ». Si les styles divergent, un attrait pour les musiques extrêmes se fait de plus en plus sentir dans l’évolution des productions de chacun et nous uni.

-Elie (Jacques & Edgar)-

La Menuiserie VS T.Lesco.P au Baluche Disco Club (crédit : Hervé Ronné)

Vous avez récemment organisé la Menuise Party 10, avec un tel chiffre, est-ce que vous comptez en organiser d’autres ou avez-vous d’autres projet en tête ?

Le principe de la Menuise Party est d’organiser une soirée avec d’une part un live de la scène locale, d’autre part un artiste de renommée nationale ou internationale et des DJ de notre association. C’est un modèle de soirée qui nous tient à cœur alors oui nous continuerons à en organiser.

Mais nous avons bien sûr d’autres projets en tête.

Comme des petites raves qui arriveront en même temps que les beaux jours.

Nous voulons aussi explorer de nouveaux lieux en Bretagne mais aussi en dehors.

Vous saurez tout en suivant l’actualité sur notre page Facebook !

-Antoine (FKT)-

Vous avez joué à Panoramas cette année grâce à une collaboration avec Red Bull Music et son Boom Bus. Est-ce vous visez d’autres festivals ?

Bien sûr ! Cette collaboration avec Red Bull nous a permis d’ambiancer le public de Panoramas sur le camping du festival, c’était sympa de proposer une prestation différente de notre passage à la 19e édition au parc expo. Nous avons eu la chance déjà par le passé de jouer pour les festivals Seanapse(22), Alphapodis, Thélokalizé (22)… mais on en veut toujours plus !

D’abord, on est impatient et bouillant en vue de notre passage prévu avec les Salut C’est Cool pour la 22e édition de Panoramas en avril ! Ensuite on étudie toute proposition, notre objectif est de continuer à divertir le public qui nous suit, que ce soit avec de nouveaux concepts ou à travers des formats plus habituels. On est très attaché à l’idée de performer dans la région bretonne mais aussi investir de plus grandes villes comme Nantes, Bordeaux ou Paris. Ce serait top pour s’enrichir de nouvelles expériences.

-MIMS-

Vous évoluez en Bretagne, qu’est ce qui vous plaît le plus lorsque vous jouez dans cette région ?

Avoir la possibilité de retourner des lieux dans lesquels on a pu traîner étant plus jeune! Des bars, des clubs ou festivals, on a beaucoup de terrains de jeu. Cette région est en quelque sorte une « plaque tournante » en terme de diversité culturelle. On cherche tous à s’impliquer d’une manière ou d’une autre pour la cultiver. En organisant des événements qui regroupent la scène locale et internationale, qui mélange les styles et les genres, qui rassemblent les gens.

Notre crew n’est qu’une petite cellule de ce grand système qu’est la Bretagne. On est tous très fiers d’en faire partie !

Il faut savoir aussi, les bretons sont des acharnés. Ils recherchent le turn up n’importe où, autant en club qu’en extérieur perdu dans les champs et, à n’importe quelle heure.

Pour avoir joué devant ce public, je peux vous dire qu’il n’est pas là pour couper du melon !!!

-Lori Booster-

Morlaix étant votre fief, est ce que vous avez des adresses à nous conseiller pour prendre l’apéro, manger ou sortir ?

À Morlaix avec le crew on a chiné les endroits les plus stylés de Morlaix et ses alentours. Voici 3 de nos endroits préférés.

Le Tempo pour boire un coup est indémodable, les tartes d’Amaury et la vue sur le port sont vraiment des incontournables à Morlaix.

Pour manger, l’Hermine sans hésitation ! C’est là bas qu’on amenait manger nos invités à l’époque de notre résidence à Coatelan. Une crêperie typiquement bretonne avec des patrons aux petits oignons.

Et pour sortir, Le Baluche Disco Club bien sûr ! Aussi incontournable qu’éphémère, il se dit même qu’on peut y croiser des personnalité morlaisiennes connues telles que Blutch, qui font des roulades avec les gars de La Menuiserie dans la cour.

-DD-

La Menuiserie invite Volruptus au 1988 Live Club (crédit : Nino Cadiou)


Crédits photographiques de la photo mise en avant : Hervé Ronné

Interview réalisée par : Maxime Ménard