REPORTAGE : NÖRDIK IMPAKT 2018
L’édition 2018 était attendue comme le messie : si le festival normand accueille sans hésiter la scène locale en son sein, la programmation pour ses 20 ans devait être à la hauteur de l’impatience des festivaliers. Car Nördik Impakt, c’est plus qu’un rendez-vous annuel. C’est une institution, en partenariat avec la ville de Caen mais aussi et surtout un phénomène régional car l’influence apportée auprès des tous jeunes collectifs normands est énorme. Un point de ralliement essentiel pour la scène électronique française.
Si le festival a démarré officiellement le mercredi par une soirée au Cargö, salle de concert emblématique de Caen, c’est le vendredi soir que les portes du Parc des Expositions ont ouvert pour accueillir un public toujours aussi connaisseur et demandeur. Il n’y a qu’à se rendre près de l’Eglise Saint-Pierre pour se rendre compte que les navettes sont bondées. Nördik, c’est un brassage des styles, et même si les étudiants sont légions plusieurs générations se côtoient pour l’amour de la musique. Un avantage toujours appréciable dans cette région qui berce de plus en plus de collectifs ces dernières années.
Pour se mettre dans le bain il n’y a qu’à se placer devant AWB dès 22H. Le créateur du label Taapion Records assure avec un set impeccable, dans un registre techno à frissonner de plaisir. Juste à côté, avec une scène à 360° grandiose, c’est Honey Dijon qui chauffe le public avec un groove à la hauteur de sa réputation, avant de laisser la place à Adriatique qui vient de sortir leur nouvel album Nude. Une tech house bien taillée pour l’événement, à la fois planante et prenante, qui enveloppe les festivaliers dans une tension palpable. Le pouls de Nördik commence à battre furieusement et il n’y a qu’à se rendre dans le Hall of Death pour sentir les coups de kicks de Rebeka Warrior. Le public en redemande et Fant4stik fait chauffer le chaudron par la suite !
Dans le Hall of Fame c’est la belge Charlotte de Witte qui prend la main. Avec tout le talent qu’on lui connaît l’artiste techno plonge le public dans l’excitation et offre un set explosif qui fait du bien aux pieds et aux oreilles. Une claque musicale qui place la barre vraiment haute et offre un tapis rouge de qualité pour celui que beaucoup de monde attendait en cette première nuit : Laurent Garnier. La légende française nous fait voyager à travers des tracks percutants et atmosphériques, dont un Crispy Bacon qui fait crier tout le floor. Les gros frissons !!!
Avant de terminer la nuit passage obligé au Wonder Hall pour écouter un de nos artistes favoris : Blawan ! Le britannique qui nous fait toujours autant bondir de joie délivre un set tonique sans répit pour tous les fans de techno. Très bon aux platines, nous passons la dernière heure dans la salle d’à côté pour supporter Laurent Garnier, qui met tout le monde d’accord. Avant de partir se coucher.
Pour la deuxième nuit c’est Rebolledo qui nous enchante d’une sélection colorée et envoûtante, parfait « apéritif sensoriel » avant de retrouver la californinne Onyvaa que nous avions déjà vue à Scopitone à Nantes en septembre. Techno survitaminée, bon feeling avec le public, la jeune artiste sait captiver l’attention et surprend avec une sélection toujours aussi punchy.
Nous passons ensuite au Hall of Fame. Notre coup de coeur du festival cette année c’est Daniel Avery. Le producteur anglais a perfectionné son set et continue de nous offrir quelque chose de très spécial, entre rêveries, techno et psychédélisme. Le public est dedans, et dans ce navire appelé Nördik Impakt Daniel prend la barre et navigue entre des univers techno qui le place sans hésiter comme l’un des meilleurs de sa génération. Derrière lui c’est Ilario Alicante qui profite du changement d’heure pour réveiller les festivaliers !
Au Hall of Death ce sont également Gangue, Fakear et Mac Declos qui font le boulot, avant de laisser la formation META terminer comme il se doit la deuxième nuit par un set surpuissant. Mais c’est aussi la fougue de Nicole Moudaber aux platines qui fait trembler le Wonder Hall, une présence exceptionnelle au festival puisque l’artiste n’a vraiment pas souvent l’occasion de venir jouer en France. Quand à Maceo Plex du côté du Hall of Fame, inutile de dire qu’il donne le meilleur de lui-même et envoie la sauce avant que le Parc Expo s’endorme … alors à l’année prochaine Caen !