INTERVIEW : ROMAR
Il insuffle dans la house moderne une brise qui ne cesse de nous envoûter de part la qualité de ses productions. Le français Romar, basé en Suisse, émerveille la scène électro avec ses différents labels et cette house onctueuse qui fait le secret de sa notoriété.
Pour démarrer cette interview nous souhaiterions que tu nous ôtes d’un doute : ton compte Soundcloud nous informe que tu viens de France mais sur Discogs c’est la ville de Genève qui est notée. Peux-tu nous éclairer sur ton parcours ?
En effet, ça peut prêter à confusion ! Je suis originaire de France (Evian-les-Bains) et mon Co-Fondateur et meilleur ami Florian étant basé à Genève, nous avons décidé de basé le label là-bas. J’ai passé ma jeunesse là-bas et y ai aussi habité !
Nous t’avons découvert il y a plusieurs années avec ton morceau « Feels Like Home » que le producteur Rene Breitbarth a joué dans un de ses sets au Club Der Visionaere, sorti sur la compilation Niveous en 2010. La culture allemande semble être une grande source d’inspiration, qu’est-ce qui te fascine chez nos voisins teutons ?
J’ai pas mal été inspiré par la scène allemande lors de mes premières soirées et sorties à Berlin dans les années 2000. C’est plus la vibe qui a été une source d’inspiration. Il y a aussi beaucoup de producteurs et DJ talentueux incontournables.
Tu crées ensuite ton propre label RORA en 2011, en collaboration avec Ravzan. Quelle est votre relation au sein du label et quelle philosophie souhaites-tu distiller avec ce label ?
Nous avons exactement la même vision de la musique et nous sélectionnons donc toutes les releases ensemble. Il est rare que nous soyons en désaccord par rapport à nos choix musicaux, et ce depuis toujours. Florian a aussi une oreille pour repérer des futurs classiques et des tracks qui restent dans le temps ! Nous pouvons mettre 30 secondes comme des mois à sélectionner un EP ! Nous avons créé RORA pour partager notre vision, nos humeurs, goûts musicaux et pour lancer de nouveaux artistes.
RORA c’est aujourd’hui près d’une vingtaine de releases. Est-ce que tu t’attendais à aller aussi loin et comment sélectionnes-tu les artistes qui signent sur RORA ?
Nous avons lancé RORA pour créer un label qui s’inscrit et perdure dans le temps. Le but a toujours été de créer un label consistent au fil du temps. Nous n’avons pas de politique de sélection, si la musique que l’on reçoit est bonne, nous la pressons et ce peu importe qui l’a produite. Nous passons également des heures à écouter de la musique et à repérer de futurs talents.
Ta « marque de fabrique » est très aérienne, caractérisée par un groove épuré et « bouncy » qui est idéal pour les clubs. Il y a des tracks qui se jouent avec sensualité comme Eyes In Clouds ou New Day sur le RORA013, d’autres plus minimalistes comme Floating Moments sur le Bleu Ciel 003, un sous-label de RORA que tu as lancé en 2013. Sans oublier Ode, orienté plus « tech », comme le track #FFFFFF A, un autre de tes labels. Jongler avec plusieurs entités, est-ce un choix délibéré de ta part ou est-ce pour assouvir tes humeurs du moment ?
Oui, parfois j’ai envie de produire des tracks plus deep/housy, parfois des tracks plus minimales. Je ne me pose pas de limites quand je produis ça dépend vraiment de mon inspiration du moment. J’aime bien toucher à plusieurs styles tout en essayant de conserver mon identité/ma vision musicale.
Un de nos morceaux coup de cœur c’est Aerial, sorti sur Bleu Ciel il y a 2 ans. Ce kick de malade, cette nappe aérienne en fond, c’est juste fabuleux. Est-ce que pour toi ce sentiment d’évasion et de liberté que l’on ressent est un élément que tu cherches à instaurer dans des morceaux comme celui-ci ?
En effet j’aime beaucoup les tracks aériennes, l’ambient, les textures, pads et chords deep/warm… J’aime bien produire des tracks avec tous ces éléments en espérant réussir à procurer une émotion au final !
Est-ce qu’un album est en prévision ?
Pas encore d’album de prévu mais c’est dans mes plans !
Plus d’infos sur les releases de RORA
Interview réalisée par Maxime Menard