PANORAMAS : RENCONTRE AVEC LE PROGRAMMATEUR DU FESTIVAL


Dans un peu plus d’un mois c’est tout le pays de Morlaix qui accueille pour une vingt-et-unième fois l’événement électro le plus attendu de la saison. Tel le bruit d’un gong qui retentit dans la région, Panoramas est devenue en quelque sorte le point de départ de la saison des festivals bretons. Si les festivaliers accourent de tout le Grand-Ouest, c’est pour une raison évidente : quand on a goûté à « Panos », on ne peut plus s’en passer. Rencontre avec Joran Le Corre, programmateur de ce rendez-vous incontournable.

 

Comment s’est déroulée la toute première édition Panoramas ? Pouvez-vous nous rappeler comment vous êtes-vous rencontrés et comment est née Wart ?

La toute première édition c’était il y a 20 ans. On était encore en francs à l’époque, on était lycéens et avec les frères Pierres Eddy et Lionel nous avions déjà le goût de l’organisation. Il y avait un festival, Tamaris, organisé par Jean-Philippe qui est devenu ensuite le programmateur des Vieilles Charrues, mais qui a cessé d’exister. Nous voulions créer quelque chose pour faire vivre Morlaix. Nous n’avions pas d’argent alors nous avons improvisé. La Wart 00 est née, elle s’est tenue dans un ancien transformateur EDF et très vite il nous fallait une structure pour pérenniser nos envies, d’où l’idée de l’association Wart. Il n’y avait pas Internet donc nous faisions des concerts avec des groupes locaux, puis l’idée a pris rapidement, ensuite nos concerts se sont délocalisés vers le Parc des Expositions et la programmation s’est internationalisée.

Morlaix et Panoramas c’est une longue histoire. Est-ce que ça a été facile pour vous d’emmener la culture électronique underground dans ce coin de la Bretagne ?

Ça a été assez facile dans le sens où la Bretagne a toujours été un endroit très friand d’électro. Jean-Louis Brossard a emmené beaucoup de monde dans ses soirées Planète, ce n’était pas facile d’imposer ça à l’époque, on ne pouvait pas faire tout ce qu’on voulait dans des scènes indoor. Mais avec l’engouement du public la culture électronique est vite devenue intense.

Langolvas est aujourd’hui le porte-drapeau du festival. Quels ont été les premiers artistes à vous avoir marqué là-bas ?

Il y en a eu énormément mais je retiendrais tout de même Rinocerose, DJ Vadim, Grand Popo Football Club, M83 et Amon Tobin.

Est-ce que vous vous attendiez à un tel engouement quand vous avez réalisé que la dixième édition arrivait ? Qui aviez-vous booké à l’occasion ?

On ne s’y attendait pas du tout car l’événement s’est développé avec les années. Il faut toujours se battre, nous avons vécu des années difficiles car nous n’avions pas de subventions, nous avons traversé des moments durs mais ensuite ça s’est amélioré. Ça fait maintenant 6 voir 7 ans que c’est beaucoup mieux mais il ne faut pas se leurrer un festival c’est fragile, ça peut très bien cartonner une année et la suivante moins.

Panoramas

 

Il y a les talents locaux d’un côté, les vétérans de l’autre, la programmation est toujours pleine de surprises d’une année à l’autre. Le travail de booker est-il différent aujourd’hui ? Est-ce que la fête est difficile à travailler ?

Le travail de booker est plus facile aujourd’hui, parce que l’événement a une belle réputation, les artistes sont bien reçus. On soigne l’accueil et par la suite c’est plus facile d’avoir accès aux agents car la musique électronique s’est internationalisée. Mais une fois que le festival est terminé il faut rester concentré sur les nouvelles offres, il faut se battre parfois pour ramener des artistes de plus en plus convoités et toujours garder le côté découverte.

2017, les 20 ans du festival, un public fidèle et une notoriété toujours grandissante. Quels sont vos meilleurs moments de l’édition 2017 ?

C’était très spécial pour nous car nous avons fait pas mal d’interviews mais nous avons vraiment passé une édition fabuleuse. Avec Wart et notre roster d’artistes qui a grandi, on savoure tous les jours car nous n’aurions jamais pensé travailler avec près d’une quinzaine d’artistes.

La 21ème édition s’annonce haute en couleurs, quelles sont vos attentes et surtout d’où vous est venue l’idée de la scène cachée ?

On souhaite que tout le monde passe un bon moment, que les gens apprécient encore une fois le festival et qu’ils en gardent de très bons souvenirs. C’est vrai qu’avec cette scène cachée nous voulions donner une autre dimension à l’événement, l’idée vient d’un événement de l’Est, en espérant que le public soit curieux et adorent le résultat !

À l’écoute : l’album de Stephan Bodzin, qui jouera en live le samedi 21 avril au Parc Expo de Langolvas.

Plus d’informations : https://www.festivalpanoramas.com/

Retour sur les 20 ans du festival : flashback sur notre article de l’édition 2017