DANS LES COULISSES DE TRIPALIUM

Ce samedi le label revient bouger la scène rennaise avec une promesse, celle de passer la nuit sur des sonorités acid et techno. Tripalium Corp n’en est pas à ses débuts et l’équipe connaît très bien le public breton. Avec une programmation majoritairement anglaise, la structure fait le pont entre France et Royaume-Uni, pour lier les cultures et savourer une nouvelle fois une nuit au 1988 Live Club.

 

Tripalium Corp sévit depuis un moment dans la ville de Rennes, comment le label est-il arrivé sur le terrain ?

Le label est né à Paris, mais on avait déjà une très grande proximité avec Rennes, puisque plusieurs membres du collectif ont vécu à Rennes pendant longtemps dans les années 2000. Rennes est pour une bonne partie d’entre nous notre ville de coeur. Nous avons donc naturellement déménagé le siège de l’association à Rennes en septembre 2016, tout en gardant bien sûr un fort ancrage à Paris. Aujourd’hui l’équipe est à la fois implantée à Rennes et à Paris.

Truss et Tessela viennent jouer ce samedi, signés chez XL Recordings, vous ne faites pas dans la dentelle ! Qu’est-ce qui vous plaît chez les deux anglais ?

Ce qui nous plaît avant tout chez eux, c’est cette mentalité très ouverte, très UK, qui dépasse les frontières et les styles. Ils viennent tous les deux de la techno, mais avec leur culture rave très 90s ils sont capables d’aller vers de la jungle ou d’autres formes de breakbeat sans aucune gêne. La scène électronique a besoin de cette richesse aujourd’hui, les quinze dernières années en France ont trop souffert de ce manque d’ouverture. Et puis il y a ce côté frangins qui viennent te mettre une claque à quatre mains, chez eux c’est de famille et c’est toujours un plaisir de voir cette complicité.

Une majorité des artistes sont anglais pour cette fois, est-ce que la scène anglais est plus riche que la scène française ces dernières années ?

Difficile d’avoir un avis tranché là-dessus sans créer de polémiques. A titre personnel, je préfère la scène anglaise parce qu’elle me correspond plus, je la trouve plus ouverte, plus mixe. Mais c’est purement subjectif, c’est juste parce que les sons anglais me plaisent plus, comme d’autres préfèrent les sons allemands. Si il y a essentiellement des anglais sur le line-up de cette soirée, c’est aussi tout simplement parce que la scène rave / acid a un ancrage immense en Angleterre, tout comme en Belgique ou aux Pays-Bas. La plupart des internationaux que l’on invite sur les soirées Acid Avengers viennent généralement de ces trois pays-là.

Quel est ton point de vue sur la scène acid, peut-on dire qu’il y a un renouveau ?

Oui il y a un renouveau, clairement. Mais il faut distinguer deux choses : l’effet de mode, le revival, qui sera passager comme tous les effets de mode. Et puis le vrai renouveau, le renouveau esthétique, celui qui s’incarne dans des oeuvres, des morceaux qui utilisent les références acid et en font quelque chose de moderne, de réinventé. On joue énormément là-dessus sur les sorties du label Acid Avengers : en allant chercher à la fois des artistes qui vont faire des morceaux très classiques, dans le pur respect de l’acid 90s, et d’autres qui vont faire des morceaux d' »inspiration » acid, en minimisant les sons de la TB-303, en les utilisant différemment, ou même en utilisant aucun son proprement acid mais en y faisant clairement référence. L’acid n’étant pas un style en soi, il permet effectivement une richesse infinie de formes d’exploitation.

Le label fait-il d’autres apparitions dans la région pour la fin de l’année ?

Pour la fin 2017 non, mais par contre 2018 est en préparation depuis plusieurs mois déjà, et ce qui est certain c’est que ça va être une très belle année avec beaucoup d’évènements un peu partout en France. Et notamment à Rennes bien sûr, mais aussi à Nantes et Brest.