LES FRISSONS DE L’EDITION 2017 DE NÖRDIK IMPAKT !
La fraîcheur de l’automne n’entame pas la motivation d’un peuple qui danse…
En octobre c’est bien connu l’été a disparu : pour braver les températures capricieuses nous sommes tous à la recherche de chaleur, d’un moment de communion et de vraies événements salvateurs. Même si le calva réchauffe les normands ont plus d’un tour dans leur sac et se montrent particulièrement bons lorsque les vacances de la Toussaint déboulent sur le calendrier. Avec une 19ème édition au compteur Nördik Impakt déploie sa puissance sur toute la ville de Caen, hissant ses drapeaux, où chacun se prend pour un chevalier de la nuit : prêt à en découdre avec le line-up de folie de ce festival incontournable.
Nous débarquons dès le vendredi soir, alors que les festivités ont démarré le 18 octobre avec une nuit de toute beauté au Cargö, la salle des musiques actuelles de Caen. En posant le pied sur le trottoir un doux parfum d’aventure commence à se faire sentir : pas étonnant, nous logeons pour le week-end au pied du château, construit vers 1060 par un célèbre Guillaume. Le temps de mettre des chaussures adéquates et d’arriver vers la Tour Leroy, nous en profitons pour regarder l’application du festival, l’outil est ergonomique et nous permet d’avoir un oeil sur les horaires des artistes. La navette, gratuite, nous emmène alors vers le Parc des Expositions, avec des festivaliers qui nous sourient et se montrent agréables quand on les questionne sur leurs attentes : « Mec, ce festival c’est le sang de la ville, il fait battre nos coeurs » nous confie une étudiante, qui ne loupe aucune édition depuis trois ans.
Une fois arrivés près de l’hippodrome nous nous laissons guider vers l’entrée du Parc Expo, immense avec ses 3 scènes et ses installations surprenantes, à mi-chemin entre cyberpunk et l’araignée mécanique de Wild Wild West : des lights furieuses et un sound system bien calibré nous permet de nous porter facilement dans l’ambiance de Nördik. D’abord avec Amélie Lens, la star de la scène belge qui fait le boulot avec un set techno tonique qui met déjà en transe le public. Midland nous captive avec un set house vraiment audacieux, mêlant groove et touches aériennes avec une facilité déconcertante. Modeselektor nous place franchement dans le move, ceux qui ont fait fantasmer des dizaines de milliers de fans avec le label 50Weapons ne déçoivent pas et les festivaliers sont déjà bien nombreux pour ce premier soir. Nous avons juste le temps d’enfiler une petite pinte au bar avec un système cashless qui reste bien pratique et nous nous empressons de filer voir Vitalic, qui met tout le monde d’accord avec une scénographie qui nous fait penser à Tron.
Nous réalisons alors que le festival n’est pas seulement prescripteur de musiques électroniques, mais qu’il marque les esprits par des agencements visuels surprenants.
Nous laissons cette pensée au fond de notre deuxième pinte pour courir au Hall of Death avec un Manu Le Malin en forme : l’icône française du hardcore nous plonge dans son univers, à la fois onirique et maléfique. L’enchantement prend forme, et nous continuons sur le set de Radical Redemption, avec un set dont le hollandais a le secret, faisant de la scène un trampoline géant où tout le monde tape du pied.
Nos pieds justement : petite pose avec une autre petite pinte et direction le Wonder Hall avec AZF, elle ne fait pas dans la dentelle et le public est conquis. Mais la nuit s’achève dans une heure et nous décidons de la terminer avec Pan-Pot. Le duo est clairement gagnant : le Hall of Fame bouillonne, le set du binôme explose tout et le Parc Expo nous semble loin derrière, nous enveloppant dans un voyage stellaire, fantastique. Pan-Pot livre pour ce vendredi soir un set hallucinant, là où l’on comprend l’ampleur de leur succès. Nous sommes captivés et levons nos bras en l’air jusqu’au petit matin, avec un retour à la réalité presque triste quand la navette nous emmène à notre Airbnb. Petit pouce en l’air sur l’équipe de sécurité que nous avons trouvé très souriante et à notre écoute, jusqu’à l’arrêt de tram Quatrans pour demander notre chemin. Nos paupières se ferment, il est 7H00.
Réveil, 14H00. Une bonne nuit qui nous remet d’aplomb, le combo café, douche et gâche au chocolat nous redonne de l’énergie. Le vent s’est levé sur la ville, l’occasion aussi de découvrir une rue Saint Pierre pratique pour sentir une douce excitation à la simple pensée de Nördik Impakt … et qu’il reste une belle soirée de closing. C’est le collectif Meute qui nous émerveille au détour d’une rue, avec des reprises acoustiques qui soulignent la perfection et le talent de ces artistes allemands. L’impatience nous gagne, et après quelques pas de danse nous décidons de rentrer nous préparer pour la soirée. Baskets lacées, casquettes vissées, nous arrivons sur le site du Parc Expo après quelques petites gouttes.
Les souvenirs de la veille reviennent au galop quand d’autres se tissent dès le set de Barnt qui réveille le Hall of Fame. Connu pour ses productions minimalistes, il écrit en ce samedi un beau voyage sonore. L’artiste nous captive et chauffe le stage pour laisser la place à la résidente du Berghain, Monika Kruse. Nous sommes transportés, séduit par les gestes de la fondatrice du label Terminal M. Nos pas de danse se font plus énergiques, et après un petit stop cashless pour une bonne bière nous fonçons devant Red Axes au Wonder Hall. Le duo israélien nous emmène dans un univers onirique, là où le public arrive en masse sitôt les premiers morceaux passés.
Laissant le Wonder Hall par l’appel de la faim nous faisons un stop à l’extérieur, histoire de recharger notre badge cashless pour déguster une bonne pizza à l’abri du vent. Happé par cette saveur italienne, nous nous dirigeons alors au Hall of Fame pour retrouver un autre duo qui fait bouillonner le public. Dans un set magistral, par une pluie de morceaux tous plus féroces les uns que les autres, l’animal italien Mind Against fait rugir les festivaliers dans une scénographie séduisante. Nördik Impakt s’élève, nous sommes tous aspirés par cette machine mentale et aérienne et le festival embrase nos coeurs tant la musique nous ensorcèle.
Un petit tour rapide au Wonder Hall pour aller voir Helena Hauff, avec une techno bien ficelée pour nous encourager à taper du pied jusqu’à la fin de la soirée, une dernière pinte pour la route et nous voici dans l’antre du Hall of Fame. Il est 4H30, le public est en extase sur les lights et la messe démarre jusque 6H pour Tale Of Us. Leur set est majestueux, avec une aisance technique et une sélection déconcertante, une perfection qui déchaîne les festivaliers.
Les milanais nous régalent, le talent n’a jamais aussi bien porté son nom et nous perdons notre liste de vocabulaire à chaque morceau joué.
Ils arrivent par dizaines : des frissons à n’en plus finir, dans cette chaleur et cette multitude d’énergie déversée par les festivaliers, un instant présent infini qui ne laisse personne indifférent.
Tale Of Us s’arrête, le festival aussi, nos poumons semblent respirer à nouveau : Nördik nous a émerveillé. Nous rentrons avec la navette, fatigués mais le sourire aux lèvres, avec des souvenirs incroyables. Promis Caen nous revenons l’année prochaine, nous soufflerons ta vingtième bougie avec amour.
Maxime Ménard