DOUBLE IMPACT AU HÄST FESTIVAL

Le 27 et 28 octobre, l’association mancelle Impact fêtait son deuxième anniversaire lors du HÄST Festival, au stade MMArena.

Grâce à sa programmation impeccable et son prix accessible, le festival techno s’est imposé comme un temps fort de l’année dans l’Ouest.

© Romain Bergeot – Le set de Randomer a été un temps fort du festival.

Pour la deuxième fois, l’association Impact a investi les coursives du MMArena, après une première soirée en septembre dernier.

Pour le festival, on a triplé le budget son et lumière

Explique Julien Mansard, régisseur général et directeur artistique de l’association. À la vue de la programmation concoctée on ne peut que s’en réjouir : c’est une techno puissante, à la frontière entre club et rave qui nous attend pendant deux jours. Le tout agrémenté d’une scène house qui fait la part belle aux artistes locaux. Les têtes d’affiches (Randomer, DJ AZF, Amélie Lens, Keith Carnal), côtoient les étoiles montantes de la scène techno en France (Charles Fenckler, I Hate Models, Anetha…). Le festival se veut également accessible, avec des pass 2 jours disponibles pour 31€. Un stand de tatouage, du body-painting, de la restauration et deux bars étaient également proposés. Plongez avec nous dans le HÄST !

© Romain Bergeot

Rencontre de haut niveau

Terminus du tram, tout le monde descend. À l’approche du stade, les basses résonnent. La foule n’est pas compacte à l’entrée en ce vendredi refroidi. La fouille, en revanche, est poussée. Un dispositif important qui s’explique par une double équipe de sécurité : celle de l’événement et celle du stade. Quelques minutes plus tard, nous pénétrons dans l’enceinte. La scène house profite d’une jolie installation quand la scène techno a mis le paquet sur les lumières. Le Britannique Randomer pose les bases d’un festival où la qualité des sets a été au rendez-vous. Sa techno club met le public en jambes avant qu’il ne passe le relais à un chouchou du public : Charles Fenckler. Le natif du Mans était ici chez lui, le stade a été son jardin. Dans un registre plus rapide, il a notamment fait chavirer le public avec le morceau « LSD » de Remco Beekwilder.

À sa sortie de scène, le Manceau est conquis : « ça doit faire un an que je n’ai pas mixé au Mans. C’est toujours un gros kiffe de venir ici, encore plus lorsqu’on est dans un stade et qu’il y a une telle programmation ! ». Il est alors 4h lorsque DJ AZF prend la main sur la soirée. Très vite, elle impose son empreinte sonore, distillant des morceaux rave toujours plus puissants, flirtant avec le hardcore et le hardstyle. Un set impeccable, à l’image de tous ceux de la soirée. Sous l’ovation du public, elle laisse la place à I Hate Models, un des artistes les plus talentueux de sa génération. Sa maîtrise est impressionnante. Contrôlant le public, il a fait naviguer les spectateurs entre les genres électroniques : du dernier album de Bicep à un morceau de gabber, en passant par des morceaux technos à plus de 140 BPM. Il est 7h lorsque la dernière note résonne. Pas le temps pour un dernier morceau malgré les demandes du public : direction le tramway. Rendez-vous est donné demain, même lieu, même heure.

© Romain Bergeot – Amélie Lens était très attendue le samedi

Seconde mi-temps

En ce deuxième jour, les gens se sont déplacés en plus grand nombre. Ils étaient 1 000 vendredi, ils sont 1 500 ce samedi. L’entrée se fait tout de même assez rapidement et nous assistons au B2B des Rennais de Texture : H.Mess et Cleft. Puis c’est au tour d’Anetha, la résidente des soirées Blocaus. La Parisienne va nous gratifier d’un set de très haute volée : un coup de cœur de ce festival.

https://www.facebook.com/anethablocaus/videos/1658851347523703/

Avec de nombreux morceaux aux sonorités acid, Anetha pose son empreinte sur la soirée et fait chavirer un public chauffé à blanc, quelques minutes avant l’apparition d’Amélie Lens. Grâce au changement d’heure, il n’est plus que 2h30 (contre 3h30 normalement) lorsque la DJ belge prend les platines. Tête d’affiche, elle était manifestement très attendue par les nombreuses personnes qui scandèrent son prénom au terme de son passage. Efficace sans être transcendant, son set très orienté « techno club » a pu laisser un goût d’inachevé après la prestation XXL d’Anetha.

© Romain Bergeot – Anetha a été notre coup de cœur du festival

Keith Carnal prend alors les commandes en imposant ses gros kicks. Si les productions du Néerlandais sont empreintes d’une réelle personnalité, reconnaissables facilement, cela n’a été que peu transposé dans son set. Une déception lorsqu’on est fan de son travail même s’il faut reconnaître la maîtrise générale et le dynamisme de son set. C’est finalement CLFT Militia qui a eu la lourde tâche de clôturer le festival. Mission réussie avec une sélection aux petits oignons, un répertoire varié et des BPM qui se sont parfois envolés. Une fin jouissive, à l’image du morceau « Space Cruising » de Sharpside, passé sur le coup des 6h et qui a littéralement retourné le dancefloor.

On fait le bilan

Au terme de deux jours de festivité, Impact a confirmé qu’il fallait compter sur eux et suivre de près leurs événements. Avec leur équipe de bénévoles toujours aussi sympathiques et aux petits soins, l’association a incontestablement basculé dans la cours des grands. On peut regretter une affluence moins importante qu’imaginée, notamment le vendredi.

Mais très sincèrement, nous sommes contents de l’affluence explique Julien Mansard, dans une ville comme Le Mans, nous savions que nous allions moins remplir le vendredi

Certains regrettaient un léger manque de puissance du côté du système son, d’autres espéraient une scène house plus mise en valeur ou un chill-out plus grand. Tout n’était pas parfait, comme partout ailleurs. Mais réussir à proposer un festival bien organisé rassemblant autant d’artistes de qualité, le tout pour 31€. Ça se résume en un mot : chapeau. L’association Impact a assurément de beaux jours devant elle. Entre la première soirée au stade et ce festival, la progression a été grande. Autant dire que nous avons hâte à la prochaine car comme on dit, jamais deux sans trois.

On remercie IMPACT encore une fois pour le gros boulot réalisé, avec autant de propreté et rapidité et pour leur invitation à cette très belle édition !

L’ASSOCIATION IMPACT | LE PHOTOGRAPHE ROMAIN BERGEOT